Buceph1.htm

"La Lettre de Bucéphale"

Publication éphémère à périodicité aléatoire, diffusée grâcieusement à une sélection d'abonnés.
Il existe une version Internet, diffusée par e-mail, et une version postale, diffusée par Maileva.

n° 2 du 19 octobre 2001, p.1 Wyoming, Colorado, Utah, Arizona, Nouveau-Mexique Voir p.2

Ci-dessus : Tétradrachme d'argent 'Bucephalus" frappé par Alexandre-le-Grand en l'honneur de sa légendaire monture

Les informations générales
Quinze jours à plus de 2000 m d’altitude
Nous n'avions pas vraiment réalisé qu'une bonne moitié de notre voyage se passerait sur ce qu'on a appelé " le toit des Etats-Unis " : le plateau du Colorado. Formant la partie sud des Montagnes Rocheuses, il déborde largement l'Etat du même nom pour s'étendre sur l'Utah et l'Arizona, là où se trouvent la plupart des parcs nationaux que nous voulons visiter. Les sommets de 3000 et 4000 m sont nombreux, et jamais la route ne descend en dessous de 2000 m. Non seulement le pauvre Bucéphale s'essouffle à grimper des cols abrupts, mais en octobre le thermomètre peut descendre jusqu'à -5°C (heureusement, le chauffage défectueux a pu être réparé).
Les contrées que nous traversons vivent cinq mois sous la neige. Hors des régions touristiques, l'habitat est souvent très fruste, voire rudimentaire, dispersé au milieu d'une nature sauvage et peu hospitalière. On est loin des gratte-ciel, dans une Amérique profonde qui ne respire pas l'opulence. La terre n'est que rarement cultivable, offrant seulement au bétail une herbe sèche dans la rocaille. Mais partout, depuis le 11 septembre, flotte le drapeau américain, qu'accompagne parfois celui de l'Etat local, comme ici :

Une impression d'immensité
Il nous est arrivé de rouler quasiment une journée sans doubler ou croiser de voiture. On peut traverser l'équivalent d'un département français sans voir âme qui vive. Tout est grand, tout est large, tout est loin…
Nous n'avons parcouru qu'une portion du centre-ouest, mais c'est comme si nous avions traversé l'Europe entière. A l'échelle, aller de Seattle au Yellowstone, c'est comme relier Paris à Varsovie... Du Yellowstone au Grand Canyon, c'est traverser la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie. Et il nous reste à faire, pour gagner Las Vegas et Los Angeles, l'équivalent d'un trajet vers la Macédoine, la Turquie et la Grèce… Déjà 4500 km parcourus, et il en reste au moins 2500. En n'ayant visité que 9 Etats sur 52 ! - [Bucéphale bougonne : " Ils sont fous, ces retraités "]

La splendeur des Parcs
Dès la fin du 19ème siècle, les Américains ont compris qu'ils devaient préserver dans leur état naturel leurs plus beaux paysages, érigés en patrimoine collectif. Les Parcs nationaux, gérés par l'Etat Fédéral, sont des réserves végétales et animales, où le règne minéral plante un décor inviolé.
Le fleuve Colorado, en creusant son lit de Denver au Mexique, a sculpté (en 150 millions d'années, quand-même !) une enfilade de sites grandioses.
Nous ne parcourons que les plus accessibles, sans voir - hélas - ce qui nécessite un cheval ou un 4x4.
T.S.V.P.

Un des lacs de la haute vallée du Colorado

Le drapeau flotte sur la moindre chaumière

L'horizon sans fin de Dead Horse Point, Utah

Bucéphale se régale-t-il autant que nous ?

Nous recevons par Internet des messages inquiets de certains parents ou amis, qui semblent s'alarmer pour nous d'on ne sait quelle histoire de 'charbon'… Nous vivons sans radio, sans télé et sans journaux, et ne sommes au courant de rien. Autour de nous, la vie se déroule normalement et les Américains ne semblent guère préoccupés. Alors, ne vous en faites pas plus qu'eux… et que nous !
C'est signé : Christiane et Nicole Chenivesse - Jean-René Bézu , avec leurs meilleures pensées.

Pour nous répondre par e-mail : xne@bezu.net ou jr@bezu.net
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"La Lettre de Bucéphale"
Publication éphémère à périodicité aléatoire, diffusée grâcieusement à une sélection d'abonnés. Il existe une version Internet, diffusée par e-mail, et une version postale, diffusée par Maileva.
n° 2	du 19 octobre 2001, p.1	Wyoming, Colorado, Utah, Arizona, Nouveau-Mexique	Voir p.2

Les informations générales Quinze jours à plus de 2000 m d’altitude Nous n'avions pas vraiment réalisé qu'une bonne moitié de notre voyage se passerait sur ce qu'on a appelé " le toit des Etats-Unis " : le plateau du Colorado. Formant la partie sud des Montagnes Rocheuses, il déborde largement l'Etat du même nom pour s'étendre sur l'Utah et l'Arizona, là où se trouvent la plupart des parcs nationaux que nous voulons visiter. Les sommets de 3000 et 4000 m sont nombreux, et jamais la route ne descend en dessous de 2000 m. Non seulement le pauvre Bucéphale s'essouffle à grimper des cols abrupts, mais en octobre le thermomètre peut descendre jusqu'à -5°C (heureusement, le chauffage défectueux a pu être réparé). Les contrées que nous traversons vivent cinq mois sous la neige. Hors des régions touristiques, l'habitat est souvent très fruste, voire rudimentaire, dispersé au milieu d'une nature sauvage et peu hospitalière. On est loin des gratte-ciel, dans une Amérique profonde qui ne respire pas l'opulence. La terre n'est que rarement cultivable, offrant seulement au bétail une herbe sèche dans la rocaille. Mais partout, depuis le 11 septembre, flotte le drapeau américain, qu'accompagne parfois celui de l'Etat local, comme ici : Une impression d'immensité Il nous est arrivé de rouler quasiment une journée sans doubler ou croiser de voiture. On peut traverser l'équivalent d'un département français sans voir âme qui vive. Tout est grand, tout est large, tout est loin… Nous n'avons parcouru qu'une portion du centre-ouest, mais c'est comme si nous avions traversé l'Europe entière. A l'échelle, aller de Seattle au Yellowstone, c'est comme relier Paris à Varsovie... Du Yellowstone au Grand Canyon, c'est traverser la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie. Et il nous reste à faire, pour gagner Las Vegas et Los Angeles, l'équivalent d'un trajet vers la Macédoine, la Turquie et la Grèce… Déjà 4500 km parcourus, et il en reste au moins 2500. En n'ayant visité que 9 Etats sur 52 ! - [Bucéphale bougonne : " Ils sont fous, ces retraités "] La splendeur des Parcs Dès la fin du 19ème siècle, les Américains ont compris qu'ils devaient préserver dans leur état naturel leurs plus beaux paysages, érigés en patrimoine collectif. Les Parcs nationaux, gérés par l'Etat Fédéral, sont des réserves végétales et animales, où le règne minéral plante un décor inviolé. Le fleuve Colorado, en creusant son lit de Denver au Mexique, a sculpté (en 150 millions d'années, quand-même !) une enfilade de sites grandioses. Nous ne parcourons que les plus accessibles, sans voir - hélas - ce qui nécessite un cheval ou un 4x4. *T.S.V.P.*
		Un des lacs de la haute vallée du Colorado

		Le drapeau flotte sur la moindre chaumière

		L'horizon sans fin de Dead Horse Point, Utah
		Bucéphale se régale-t-il autant que nous ?